mardi 28 juin 2005

Tu sais que ta vie n'est pas tout à fait comme celle des autres quand...

Tous ceux autour de toi ont des JAMBES!

Annonce de site de rencontre qui ne pognerait pas fort

Salut, je suis un jeune homme début trentaine qui croit aux vieilles valeurs du retour à la terre, à la vie d'ermite, loin de la société pourrie dans laquelle nous sommes obligés de vivre. Je n'aime pas me raser, mais j'aime bien les objets coupants.

Je cherche une jeune demoiselle qui n'a pas peur de la soumission et qui affectionne particulièrement les petits animaux (malgré la brieveté de leur vie), les rituels impliquant du sang (le sien ou celui des autres...pourquoi pas celui de petits animaux sacrifiés???) et le paganisme barbare en général!

Au plaisir d'avoir de vos nouvelles...N'hésitez pas à répondre en groupe: on agrandira la cabane!

Écho...

Allôôôôôôôôôôôôôô???

lundi 27 juin 2005

Bonhomme de neige

Hier soir, j'ai oublié d'éteindre la télé. L'écran était couvert de neige et moi, la neige, je trouve cela beau. Pris d'un regain de jeunesse, j'suis allé chercher la télé de la cuisine et celle de la chambre pour les empiler une par dessus l'autre. La plus grosse en bas, la moyenne au milieu et la petite tout en haut. Je mens. La plus petite, c'est pas vraiment une télé: c'est un poste de radio. POur rester dans le thème, j'ai syntonisé une fréquence où il n'y a rien, rien que de la neige.

J'ai entouré le tout d'un foulard et collé, avec du ruban gommé tout usage, un bout de carotte en plein centre du haut-parleur de mon petit poste de radio. Avec les boutons de réglage du volume et de la tonaité, ça avait presque l'air d'un visage. la tuque que grand-mère avait tricoté avec amour y était pour beaucoup je crois.

J'ai admiré ma créatioon quelques minutes et je suis allé me coucher. Comme dans ma jeunesse, toute cette activité physique m'avait fatigué.

Au beau milieu de la nuit, selon mon réveil-matin, un grabuge à tout casser m'a réveillé! Je m'suis empressé d'ouvrir les yeux. Une pile de moutons s'agitaient, entassés pêle-mêle au pied du lit. Oui, je dormais à poings fermés. J'essayais tant bien que mal d'ouvrir la porte de la chambre, mais rien n'y faisait! Quelque chose, un objet, voire quelqu'un bloquait son rayon d'ouverture dans le corridor. N'écoutant que ma peur, j'ai pris mon courage par la main (il est très petit, mon courage) et j'ai sauté par la fenêtre...Je n'ai pas crié longtemps, j'habite au rez-de-chaussée.

Décidemment courageux, ou fou, je me suis aventuré vers la fenêtre du salon pour observer la cause de tout ce raffut...

Une déneigeuse....

La tempête avait pris de la vigueur et avait débordé des écrans, et du haut-parleur, pour s'répandre àla grandeur du salon. Pendant mon sommeil, les cols bleus, zélés pour une rare fois, avaient entrepris le déneigement systématique de la pièce.

Je ne voyais plus la causeuse! Ah non! Elle avait été remorquée dans le corridor, bloquant irrémédiablement (pour le temps de sa migration en fait...) l'ouverture de la porte de ma chambre. C'était donc ça qui m'avait réveillé! LA remorqueuse et son ti-dou-di-dou-di-dou légèrement agaçant! Les salauds de cols bleus avaient érigé des pancartes interdisant le stationnement à mon insu, profitant de mon doux et chaleureux séjour dans les bras de Morphée pour déplacer ma moelleuse causeuse.

Je voyais, de loin, l'agent coller une contravention à ma causeuse élimée, n'ayant même pas de pitié pour son état, ou de respect pour son âge, dépendant du point de vue. J'avais beau faire toutes les simagrées imaginables, il demeurait imperturbable, comme un zouave sourd et aveugle.

Un attroupement se formait peu à peu autour de mon balcon. Des curieux, des badauds, les voisins. Un murmure commençait à monter, une rumeur sourde circulait entre les gens, s'amplifiant et se déformant au gré des oreilles, comme dans un téléphone arabe.

On me pointait du doigt et riait de moi, je le savais. Dans mon immense douleur, à travers mes gémissements, je déchiffras quelques mots, des bouts de phrase:

" Lui qui se targuait de n'avoir jamais eu de billet!"
"Ça lui apprendra à chanter sous la douche!"
"Bien fait pour lui! Il ne respectait pas les limites de vitesse!"

Mais ce qui me torturait le plus, ce qui me déchirait au plus haut point, c'était de devoir expliquer pourquoi je dormais encore en pyjama magré mes trente-deux ans bien sonnés...

dimanche 26 juin 2005

la face de la fille

la face de la fille valait 100$..

j'explique:

cath et moi, on est allés souper chez sa mère pour jaser mariage et profiter de la piscine ET du BBQ (yes et reyes!) et, comme je ne prends jamais de dessert tout de suite après le repas, en revenant, nous sommes passés par laval-ouest prendre une crèmeglass au chic bar laitier la marquise.

Catherine me prévient: ils sont généreux sur les portions et la crèmeglasse est exquise. J'opte pour un deux-boules banan-o-délice et triplé de brownies. La fille me demande si j'veux deux boules séparées ou deux boules de chaque...Moi, j'en ai rien à crisser de la disposition des saveurs sur le cornet...j'dit...deux boules...deux saveurs...

ça a l'air que j'ai pas bien compris...elle gratte les chaudières et me tend un mammouth de crèmeglasse. DEUX boules de triplé de brownies collées sur DEUX boules de banan-o-délice. C'est, euh, gros.

Je mange en vitesse pour pas que ça me coule dessus (et pas gaspiller...) quand tout à coup un flash me passe par la tête....je commence une phrase et j'dis: ah non, j'le ferai pas....Catherine me demande qu'est-ce que je ne ferai pas...J'veux m'beurrer la face de crèmeglasse et retourner voir la fille et lui dire: c'est bon, j'en veux un autre comme ça...

catherine me convainc d'assumer (pourquoi j'le ferais pas anyway? J'ai toujours assumé mes niaiseries, pis cath trouve ça drôle !) j'me mets de la crèmeglasse dans face et je me dirige vers le comptoir...

les quelques clients me regardent et rient comme des caves...la serveuse ne me voit pas, elle est affairée à préparer une commande. J'explique aux gens que je ne veux pas les dépasser, mais juste faire une farce...ils me laissent la place. La fille prend son temps...j'dis que ça va finir croûté sur mon joli visage. Elle revient vers la fenêtre, je me tourne pour qu'elle ne voit pas mon dégât facial de loin. Au dernier moment, j'me tourne vers elle et j'lâche mon boniment.

sa face...

sa face valait 100 piasses.

au moins...

petit mouvement de recul, de la surprise jusqu'au cervelet!

TOUT LE MONDE RIAIT!

bien drôle!

160$

c'est fou ce que 160$ peuvent faire...

dans le cas de mon bureau-maison, ça représente des rideaux opaques (plus de petits yeux et d'ajustement de contraste sur l'écran en matinée) et un air climatisé (plus de sueurs et de sommeil qui me gagne en fin d'avant-midi)

tout un changement, pour le mieux!

et déjà, on sent la fraîche (hein papa!) jusque dans notre chambre...dans 2-3 jours, le reste de l'appart, à défaut d'être aussi confortable que mon bureau, sera vivable!

(j'sens que j'vais m'faire plein d'amis qui vont vouloir v'nir écouter des films sur le iMac :O) )

samedi 25 juin 2005

CHINJAN

Belle chinjan aujourd'hui!

On a joué dans un parc du quartier centre-sud ce midi devant une centaine de personnes... C'était cool, sous un petit chapiteau et tout le tra la la. C'était la deuxième année qu'on jouait pour la st-jean du centre sainte-catherine. C'est pas que je n'aime pas les gens du coin, mais j'espère que l'an prochain, on va être dans un endroit plus achalandé! :O) (ça, ça voudrait dire qu'on va être plus connus...euh...connus!)

Gilles, pour la deuxième année consécutive, a manqué notre show. mais c'est pas grave, cette année, on a pris une photo avec lui! Gilles, c'est GD, le chef du BLOC! ;O) on va mettre ça sur le site de vertige ans quelques jours :O)

Après ça, on a ramené le stock au local, pat et moi on est allé bouffé et je suis revenu dans mon doux foyer, où j'ai piqué un petit roupillon;. Douche, changement de linge et on partait pour st-yaya, chez les parents de JF, pour le traditionnel party de la st-jean! On a eu du fun...là, j'suis trop fatigué et déshydraté pour en parler plus...demain, en après-midi, après le dodo!


;O)

CHINJAN!

mardi 21 juin 2005

ce soir...

on passe d'une saturn sl1 1992 (que je détestais) à une colt wagon 1994 (que j'adore déjà!)

à vendre

secrétaire de chambre des années 30 (art déco)

200$ négo (et livré au besoin)

Yé!

J'ai lu dans La Presse de dimanche que la mise de fonds nécessaire pour l'achat d'un duplex venait de passer de 10% à 5% !

Yé yé!

nouvelles de Vertige

En plus d'avoir un nouveau site au www.vertigerock.com
en plus d'avoir joué au relais pour la vie de la société canadienne du cancer
en plus de jouer ce vendredi au parc du centre ste-catherine (sur amherst, en haut de maisonneuve)

vertige commence à enregistrer la suite logique de survol, son démo.

dès le premier juillet, on investit le local de pratique pour le transformer en studio!

JF et Frank ont déjà commencé à enregistrer les scratch tracks de guitare et de voix

j'ai acheté plein de belles bébélles de studio (firewire 1814, une paire de rode NT5....le iMac)

pat et moi, on s'tape trois jours en ligne dans l'studio

ensuite, on va voir selon les disponibilités de tous...

on devrait aller passer une fin de semaine au chalet de pierrette au mois d'août, pour faire les vocals, les guitares acoustique, les percussions...prendre ça chill!

finir le tout en septembre, quand j'reviendrai de mon voyage de noces!


On commence déjà à travailler sur la deuxième édition de l'attaque franco. ça va torcher ça aussi! à venir en novembre!

tu sais que...

ton groupe d'amis est composé de geeks, quand, après une blague particulièrement drôle, personne ne rit, mais dit: LOL!

lundi 20 juin 2005

En auto

Lumière rouge dans Hochelaga (HOMA pour les branchés! ) (POUAHHAHAHAHHA)

Une madame traverse devant nous, ses cheveux sont mauves avec des taches jaunes....

MOI: Madame, c'est pas une belle coiffure
CATH: Coiffure, c'est pas une belle madame!

Y'a des répliques qui tuent :O)

Je n'sais pas...

faudrait que j'm'informe, mais j'crois avoir vu un homme commettre un ÉNORME péché selon sa religion...

juste avant moi dans la file à la caisse, au Multimag de Mont-Royal, se tenait debout (et bientôt encore plus debout) un juif tout ce qu'il y a d'orthodoxe avec un magazine de PORN bien roulé dans la main. Le caissier a déroulé le tout pour voir le prix. La caméra de surveillance, et Dieu, ont vu ce que le monsieur achetait...J'n'ai pas écumé les ruelles du coin pour voir s'il se cachait derrière une poubelle pour, euh...communier avec les demoiselles nubiles écartillées sur le papier glacé.

L'été (le vrai pas giga-humide) est arrivé...

et avec lui, les vieux monsieurs trop bronzés en bedaine...

tu sais que ta vie est pas tout à fait comme celle des autres

quand...

Tu-nus dans la douche, toi et ta blonde chantez du System of a Down... (revenga pour être précis)

Une simple équation

4 litres de vinaigre+ une botte de céleri = une épicerie d'anorexique

jeudi 16 juin 2005

La Pression

Ils étaient quatorze sur moi. Je savais au nombre de pieds qui me piétinaient, aux mais qui me trituraient. Quatorze membres de ma famille: Père, Mère, Frère 1, Frère 2, quelques oncles et tantes et leur joyeuse marmaille.

Ils avaient beau me torturer sur tous les plans, je restais impassible. Rien ne me dérangeait, rien ne me ferait flancher. Du moins, c'est ce que je croyais.


Mon mutisme obstiné durait depuis déjà 193 jours. 193 jours et nuits en fait: je ne parlais même pas dans l'obscurité. Au début, j'échappais quelques onomatopées ici et là, mais bien vite, je me suis imposée une discipline de fer.

RÈGLE NUMÉRO 1:

Tu ne parleras plus jamais à quiconque

RÈGLE NUMÉRO 2:

Tu n'émettras aucun son audible pour l'être humain

RÈGLE NUMÉRO TROIS:

Tu contrôleras ta respiration pour qu'elle soit la plus silencieuse possible.

Il y avait une règle transversale: Tu couperas toute communication avec les autres êtres humains.

Quand quelqu'un me parlait, je pensais très fort à une couleur, au bruit du camion de la poste ou à un avion qui décolle. Même mes rêves étaient rendus muets.

Ils étaient donc quatorze sur moi, à me pousser à parler, à me poser des questions, à me haranguer, me harceler pour tenter d'éclater les murs que j'avais moi-même érigés. Rien à faire. J'étais une forteresse. I AM A ROCK aurait dit paul Simon. And the rock never cries.


Ils m'ont tarabusté pendant des heures, de longues heures. À quatorze, c'est facile d'être barbare à longueur de journée. J'avais beau me forcer les paupières et fermer les oreilles au maximum, des sons parvenaient à s'infiltrer dans mes retranchements. J'avais épuisé le registre des couleurs et celui des sons assourdissants. Combien de fois "pétale de violette" peut-il t'être utile?

Ma cage thoracique ne tiendrait pas longtemps, je le savais. Malgré des barreaux d'acier trempé, les vomissures entreposées devaient un jour sortir.

Tout d'abord un long cri. Et un silence de mort.

Vingt-sept yeux braqués sur moi, qui me dévisagent, qui me sondent. Grand-mère est borgne.

Et ces mots. Mes mots. Contre ceux qui seraient les siens.

"C'est Joël. C'est à cause de lui."

L'ami

L’ami

Ça fait très longtemps qu’on s’connaît. T’as toujours été là pour moi, indéfectible. Jamais je ne t’ai demandé quoique ce soit, jamais tu ne t’es plaint. T’étais là, d’un bloc, dur comme du béton.

Pourtant un jour, t’es parti. Sans même m’avertir, sans même l’annoncer, t’as pris la porte. Sûrement un peu de reculons, mais tu l’as prise quand même. J’m’attendais à une lettre, un message quelconque. Rien. Absolument rien. Juste une table vide et un cintre dénudé dans l’placard de l’entrée.

T’as pris mon manteau préféré. J’en aurais besoin aujourd’hui, il fait un peu froid. Depuis que t’es parti, j’suis douillet. J’me demande comment tu t’en sors dehors, tu m’as toujours eu pour fendre la foule, faire notre chemin. T’es seul et ça m’inquiète.

T’aurais-je négligé ces derniers temps? J’avais pourtant l’impression de partager mon temps également entre vous tous. Ton départ créé un certain déséquilibre qu’il me faudra contrer d’une manière ou d’une autre. L’égoïsme dont tu fait part met en péril un système complexe. Remédier aux multiples problèmes que t’as engendrés fait maintenant partie de mes priorités.

T’étais mon rempart contre la méchanceté; sur toi coulaient les injures, sans m’atteindre. T’étais mon soutien, le confort facile, même si souvent tu me faisais souffrir. Parfois parce que j’t’avais poussé à bout, j’avoue. J’ai toujours pris soin de toi, t’ai fait voir les plus grands spécialistes pour que tu sois à ton meilleur à tous moments. T’es quand même parti.

Tous les gens s’retournent sur mon passage. J’suis la risée du quartier, de la ville, bientôt du pays si ça continue. Mon histoire fait la première page de tous les quotidiens. On m’voit à la télévision. Tu m’as vu??? As-tu senti ma détresse? Mon désarroi? Mes remords? Ça doit t’passer bien au dessus de la tête...

Comment expliquer à mes enfants ce que tu m’fais vivre sans qu’ils aient peur eux-aussi qu’un jour leur dos parte...tu y as pensé avant de me quitter??? Et ma colonne à nu? Et mes poumons fragiles? Et mon coeur frileux?

La géométrie de l’amour

La géométrie de l’amour


Au déjeûner, il y avait un pépin: personne n’avait déposé le journal devant mon bol de gruau. Ne sachant que faire devant une telle abomination, j’ai pris le mors aux dents, le taureau par les cornes et mon courage à deux mains: direction dépanneur. En sortant, j’ai trébuché sur un objet cylindrique, qui occupait l’espace où devait passer mon pied droit afin de terminer un des mouvements qui me pemet d’avancer comme un être humain normal, le pas. Je n’ai pu empêcher la chute. Bang! Mon corps ne faisait qu’un avec le balcon. “Qu’est-ce ?” me demandais-je en me remettant de cette quasi-commotion cérébrale (je n’apprendrais que 8 jours plus tard que j’étais passé à un cheveu du trépas). D’un mouvement vif et rapide, je réussi à m’arc-bouter, effectuant un tête-à-queue des plus magnifiques. Devant mes yeux, le journal de ce matin.

“HA HA! Te voilà sacripant!” m’exclamai-je triomphant. Mon expédition venait de tomber à l’eau, mais je tenais enfin en main mon quotidien. En entrant dans l’appartement, fier de ma petite excursion sur le balcon, je ne pu que me rendre à l’évidence: quelque chose cloche, et pas à peu près....Quatre heures plus tard, toujours debout le vestibule, les pans de ma robe de chambre volants au vent, j’avais résolu une partie de l’énigme. Le rituel avait été rompu. Je fis un pas en me demandant pourquoi. Deux heures quarante-huit minutes plus tard, toujours en équilibre sur ma jambe gauche engourdie, j’eu une illumination, un eurêka personnel: ma femme m’avait quitté.

Je suis tombé. Pas suite à la révélation, mais parce que le sang n’affluait plus assez pour irriguer les muscles de ma jambe. Elle piquait énormément, comme si un cuisinier géant et invisible essayait de m’attendrir la cuisse avec sa grosse fourchette. Une fois les douleurs passées, j’ai pu me relever. Une fois debout, les brumes sont parties (pas celles de ma presque commotion). Je voyais clair maintenant.

Le journal sous le bras, j’ai réajusté mon peignoir, me suis recoiffé. J’allais affronter dignement ma nouvelle situation d’homme célibataire qui s’est fait larguer. Marchant militairement vers la cuisine, je remarquai l’absence flagrante, pourtant évidente à l’oeil le moindrement entraîné aux standards de la décoration occidentale, de mobilier dans mon domicile. Bien sûr, quelques meubles rudimentaires et d’apparence douteuse occupaient maladroitement l’espace. Une chaise de patio en résine de synthèse dans un coin, une boîte de lait renversée en guise de table d’appoint près d’une dizaine de coussins faisant office de divan, un téléviseur noir et blanc posé par terre, une ampoule nue au plafond, un drap cloué au mur pour empêcher la lumière de pénétrer à l’intérieur, voilà l’inventaire de mon salon. Je n’aurais pas mérité les pages centrales d’un magazine de décoration pour ma chambre non plus. Un vieux futon, sans sa base, d’autres caisses de lait vides comme chiffonnier, une ampoule nue au plafond, un drap cloué au mur pour empêcher la lumière d’inonder la pièce. C’est un drap multicolore, presqu’africain dans son design. Le soleil me suivait dans sa course; il était devant la fenêtre de la chambre (il avait sûrement été témoin de ma chute et voulait s’assurer de mon bien-être). En traversant le tissu imprimé, il peignait un kaléidoscope, sur les murs. Je suis resté quelques minutes à contempler le paysage. J’avais chaud, alors j’ai ouvert la fenêtre.

Au gré des nuages et du vent qui faisait danser le tissu, j’assistais à un théâtre de l’immédiat, un texte et un jeu instantanés, un art qui ne serait jamais recréé. La pièce devenait sous mes yeux un tableau vivant. J’étais le seul spectateur, absorbé par la symphonie particulière qui se tramait sous mes yeux. J’ai déposé le journal sur la caisse des t-shirts et j’me suis calé sur le futon, enfoui sous la couverture. Les couleurs jouaient leur partition. Les feuilles bruissaient dehors. Je me suis endormi. Et j’ai rêvé.

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- “Chérie, tu t’en viens?”
-”Oui oui, j’arrive.”

Nous sommes dimanche matin, il pleut. Tu viens de couler un percolateur de café, j’arrive de la boulangerie. Les croissants sont chauds. Ça sent le beurre dans la chambre. Nous sommes revenus de la Corse avant-hier. C’était notre voyage de noces.

-”T’es tout froid! Aie, tes pieds sont gelés!”
-”Réchauffe moi mon amour!”

Le café descend dans nos gorges, les croissants sont avalés sans difficultés. Nous sommes repus de sexe, de nourriture, de bonheur. Deux chats qui ronronnent un matin de pluie, contents. Tu es dans mes bras, je t’embrasse les yeux. Nous lisons le journal, échangeant les cahiers.

-”Je t’aime.”
-”Mmmmm.” que tu me réponds.

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Quand je me suis réveillé, il faisait noir. J’ai ouvert les yeux, il faisait encore noir. Je me suis levé et j’ai pris la direction de la salle de bains. J’ai ouvert la pharmacie. Il n’y avait plus ces petits flacons plein de secrets, d’odeurs et de poudres colorées. Plus de mystère féminin, d’éponge de bain, de soie dentaire, de produits de beauté. Juste une bouteille d’Old Spice quasi-centenaire, une brosse à dents, un tube de dentifrice et une boîte de pilules. Anti-dépresseurs, à prendre 3 fois par jour, aux repas. Juste en dessous de mon nom que c’était écrit. Mon nom. Mes pilules. Vide, la boîte.

J’ai tatônné mon chemin jusqu’à la cuisine. Je n’ai pas allumé le néon du plafond. Je me suis contenté de la veilleuse de la cuisinière. Enfin quelque chose qui fonctionne encore dans cette maison. Une à une, j’ai ouvert les armoires qui grimpent jusqu’au plafond. Quelques assiettes, quelques tasses, rien de bien spécial. C’est à la dernière porte que j’ai été surpris. Un objet brillant, presque neuf a attiré mon attention. L’extracteur à jus que j’avais reçu à la Saint-Valentin. D’elle.

Tant bien que mal, j’ai réussi à le sortir de sa cachette (j’ai passé à un cheveu de la mort plus tôt dans la journée, ça affaiblit un homme). Je me suis assis sur l’unique chaise de la cuisine, l’extracteur dans les bras. Je le tenais comme on tient un bébé, le berçant presque. Ça me revenait, petit à petit.

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-”Si tu répètes ça encore, j’te lance du spaghetti!”
-”Pffff!”
-”J’te jure mon homme, j’bluffe pas...”
-”Je m’en vais en voyage à Calgééééry!!!”

Et je me prends une pleine poignée de spaghettis chauds et saucés à souhait dans le dos. Ça brûle à peine. Je crie, pour la forme. Et tu ris. Moi aussi. Je te lance de l’eau au visage. Tu prends un faux air indigné. C’est la débandade. La première chose que je sais, c’est que nous sommes trempés des pieds à la tête et on s’embrasse. Je te déshabille, te dévore des yeux, des mains, de la bouche, du corps. On fait l’amour sur la table, au mileu des plats. Tes yeux sont des diamants bruts. Tu halètes, tu griffes, tu mords et tu cries pendant que j’te prends comme c’est pas permis.

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J’ai perdu un peu la notion du temps. Je suis toujours assis à la table, l’extracteur à jus dans les mains. Dehors, les lampadaires sont allumés. Ça doit être la nuit. J’ai une impulsion aussi forte que subite. La fenêtre n’offre aucune résistance et laisse l’extracteur faire son petit bonhomme de chemin jusqu’au trottoir. Je me lève et fais les cent pas dans le couloir.

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Je fais les cent pas dans le couloir. Il est passé 22h et tu n’es pas revenue du travail. Pas de téléphone, pas de courriel pour m’avertir, rien. C’est inhabituel, surtout de ta part. J’entends la poignée tourner, la porte ouvrir et fermer. T’as un air sévère planté dans le visage, les sourcils à peine froncés, la bouche serrée. Je t’accueille en prenant soin de paraître le plus désinvolte qu’il m’est possible. Ton baiser est léger, trop léger; distrait, absent, convenu, routinier...obligé. Tu m’embrasses obligée.

-”Tant qu’à m’embrasser comme ça, j’préfère que tu l’fasses pas..”
-”...”
-”Tu réponds pas?”

Bien sûr que tu ne réponds pas. Tu accroches ton manteau et va dans la salle de bains. J’entends l’eau couler. Tu prends une douche. Et moi, je reste coi devant la porte. J’entends Sarah Harmer me chanter en sourdine: “And I knew by the time on the stove that you were no longer mine alone...”. Ça ne pouvait être que ça.

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Je suis de retour devant la porte. Je remarque pour la première fois un trou dans la mur. J’ouvre la porte; la poignée s’imbrique parfaitement dans le trou. Le complète. Comme l’Afrique s’imbrique parfaitement (moins l’érosion) dans l’Amérique du Sud quand on a du temps à perdre et qu’on découpe un atlas pour jouer à reconstituer le continent originel d’avant la dérive. D’avant la dérive.

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-”Où tu t’en vas? Réponds!”
-”Lâche-moi! J’pars c’est tout. J’suis pus capable!”
-”Eille tu vas m’le dire! Ma femme part pas comme ça, sans m’dire où”
-”J’t’aime pus Charles, j’t’aime pus...Même que j’t’haïs!


Ça me rentre dedans. J’absorbe. T’es belle, même quand tu ne m’aimes plus, même quand le feu de tes yeux veut plus me brûler vif que m’embraser. T’es belle. Je perds tous mes moyens. Tu en profites pour faire valser la porte dans le mur. Tu te retournes avant de passer le seuil. Peut-être que t’as changé d’idée.

-”Essaie pas de m’appeler. J’ai quelqu’un d‘autre dans ma vie maintenant. J’vais passer au courant de la semaine chercher mes affaires. J’aimerais ça que tu ne sois pas là.” Sarah Harmer me crie dans les oreilles:”I guess we’re just out on loan and everybody’s only their own.”.

Je te regarde partir. J’ai le temps de mourir vingt fois avant que t’arrives au trottoir. T’es belle. Même quand tu pars.

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C’était quand déjà? En mars? En mai? Mai, c’est ça. Et là, les feuilles des arbres sont rouges. Début octobre j’estimerais. Le calendrier est obstiné à me situer en juillet. Je m’accote au mur du couloir, me laisse glisser au sol. J’entoure mes genoux de mes bras, j’accote mon menton entre mes rotules. Une gale s’est formée (j’suis tombé ce matin). C’est toi qui déposait le journal à ma place au déjeûner. Hélène. C’est ton nom

Ce matin, je me suis levé péniblement, comme tous les autres matins depuis ton départ. Peut-être que le manque de médication m’a sorti du brouillard, peut-être que mon heure était arrivée, mais le journal absent a tout déclenché. C’était notre rituel, ta manière de me dire bonjour même si tu étais déjà partie travailler. Le café dans le perco, une tasse, une assiette, un bol, souvent un petit mot. Ça me manque tout ça. Tout me manque. Surtout toi.

Ma barbe me pique. Les genoux me font mal. J’ai des noeuds plein le corps, plein le coeur, plein la tête (qui me cogne encore de ce matin). Je me délie. Je me rends compte que je voulais sortir en robe de chambre ce matin. Il y a une pile de lettres près de la porte, des factures en majorité. J’ouvre toutes les fenêtres, la porte, j’arrache les rideaux de fortune. Je prends une douche presque bouillante. Je te laisse partir avec l’eau et le savon qui s’écoulent dans les tuyaux. Hélène.

Je sors de la douche, homardesque. La bosse sur mon crâne me fait moins mal maintenant (j’ai failli mourir, le docteur me le dira dans huit jours). J’enfile un jeans et un t-shirt que je suppose propres. Je choisis de ne pas mettre de bas dans mes souliers, tant pis pour l’odeur quand je les enlèverai. Je décroche mon coupe-vent, me visse une casquette sur la caboche et prends une grande respiration. Dehors, il y a une femme qui m’attend. Qui n’attend que moi pour être heureuse, pour être folle, pour rire, pour crier, pour chanter à tue-tête, pour jouir, pour danser, pour manger, pour tomber dans les excès, pour se livrer, pour être elle, se confier, manger, tripoter, courir les puces, faire l’amour, faire un enfant, s’marier, vieillir. En sortant de mon antre, de mon cercle fermé, je vais la rencontrer. Lui bâtir un monde. Nous bâtir un monde, des rêves, un château. L’enlever à sa vie ordinaire. Lui montrer des petits bouts du sublime. S’élever ensemble, jusqu’au soleil, minimum. Nos chemins vont s’croiser, sans qu’on le sache. Elle ne déposera pas mon journal à ma place, je l’en empêcherai. J’interdirai d’accès notre vie à toute forme de routine et de rituel. Chaque jour sera le premier et le dernier, du Jardin puissance 10. Dehors, y’a une femme qui m’aime.

Je me désabonne du quotidien dès demain.

mercredi 15 juin 2005

Le hip-hop et moi

J'ai jamais été le plus grand fan de hip hop, mais y'a certains artistes qui me rejoignent.

Y'a les beastie boys, avec leur passé hardcore et leur présent peace and love, les beats de plus en plus funk et jazz, la basse de sabotage, l'orgue de so watcha want et les poules en délire de stand together;

y'a eminem qui, malgré les controverses, ratisse large et donne dans un hip hop pop.

y'a 83, de québec, qui torche!

y'a latitude nord, qui m'ont convaincu au lancement de dis-leur

y'a les fugees à l'éclectisme concassé, au créole et au réappropriement (maillouxisme nouveau) des mélodies de hits

y"a aussi Loco Locass, des québécois qui trippent fort (et font tripper fort aussi)

y'a the roots, des musiciens hors-pairs qui ont décidé de faire du hip hop sans samples

y'a K-OS, qui mélange les genres....

Ouin....faudrait que j'explore un peu plus...

lundi 13 juin 2005

mes yeux ont lu

MA MÈRE EST UNE MARMOTTE...


c'est pas dans le même registre que Simard, Dompierre, Bismuth, Bourguignon et al.


dans ce livre, son premier, sébastien chabot (un ami de bouillon) y dépeint l'univers d'un garçonnet de 9 ans. En fait, non. Il donne la parole au petit bonhomme, qui lui nous explique son univers, ses codes, ses référents, ses catégorisations.

c'est parfois drôle, parfois dérangeant, parfois triste, parfois touchant, toujours poignant, des fois scato, comme peuvent l'être les gamins de neuf ans.


j'l'ai lu d'une traite et j'en ai encore des frissons. comme quoi des fois, ,il est important d'expliquer certaines choses aux enfants, même si on pense qu'ils sont trop petits pour comprendre.

(non, sebaste ne se demande pas pourquoi samantha fox est lesbienne...)

avis aux producteurs de jeux vidéo

J'ai l'idée du siècle!

le jeu HEATWAVE!

deux options de jeu:

1. Tu es un sauveteur qui doit aider les personnes âgées et les enfants à survivre aux canicules en parcourant les logements et en transportant les récalcitrants vers de patageuses.

2. Tu es Dieu. Tu dois faire mourir le plus de personnes âgées et d'enfants en gérant les frappes des canicules, en envoyant des chars frapper les sauveteurs de l'option 1 (quand tu joues online) et en envoyant des hordes de marmottes carnassières!

watch out ubisoft!

dimanche 12 juin 2005

plusse longue critique de film

j'arrive tout juste du cinéma...

j'suis encore chamboulé

le film se compare à tout, et à rien en même temps...

il est universel dans son propos générl mais terriblement québécois dans se particularités.

il n'aurait pu être écrit et réalisé ailleurs, mais j'crois que n'importe quel occidental y retrouverait des jalons communs.

j'ai ri, j'ai pleuré, j'ai réfléchi.

les images, les concepts et les messages m'ont touché.

particulièrement la relation onirique entre Z et sa mère

particulièrement la relation concrète entre Z et son père.


Bravo.

j'en veux encore des films comme ça, fait ici...

j'crois qu'on peut arrêter de dire: ouin, mais il s'en fait du bon cinéma au québec.,...c'est réducteur et ça nous met en position d'infériorité.

On fait du cinéma ici.

le nôtre.

brève critique de film

CRAZY = WOW!

manquerait juste...

des tites patates pis une broche dans mon cul pour que je sois un méchoui...

vendredi 10 juin 2005

joke scientifique

Est-ce qu'au canada, on peut utilser des BTU?

oui, on est un pays du commonwealth....

(elle mérite, non, a besoin, d'une réécriture)

AUJOURD'HUI 10 JUIN

Vertige jouera pour le Relais pour la Vie à St-Hyacinthe. C'est un événement pour amasser des fonds pour la société canadienne du cancer.

le nouveau site de vertige est en ligne! vous pouvez le visiter à

www.vertigerock.com

ouais!

extraits audio, des vidéos, des photos, des infos, nos belles p'tites faces!

mardi 7 juin 2005

ça serait difficile

si mes doigts étaient des oeufs

Aujourd'hui

C'était la fin de mon premier gros contrat.

pour arriver à temps avec le deadline (sur lequel j'ai jonglé toute la semaine), me suis levé à 3h30 AM

à 9h30, les deux derniers épisodes étaient dans le courriel de ma coordo! (elle s'attendait à avoir le dernier en fin de journée! Je suis une maaaaaaaachine!) (j'ai pas à me plaindre comme premier contrat...deux semaines de travail, l'équivalent de 3 mois de mon ancien salaire d'employé...3 fucking mois!)

Pour bien finir la journée, j'suis allé chez Technicolor, faire deux kid paddle, plus qu'urgents...non mais, tant qu'à être fatigué!


là, j'ai deux jours et demi de congé total....le show de vertige (www.vertigerock.com) pour la société canadienne du cancer vendredi soir... Un DJ de mariage samedi...dimanche de congé et j'repars pour 79 (!!!!!!) épisodes d'une série, paradise falls...qui, selon, la coordo, est un mélange de Dallas, X_files et sex and the city....

c'est quoi, des aliens riches qui baisent????

Yellow Ledbetter

LA toune de pearl jam où vedder prononce le moins.,...

voici monn transcript

On a ceiling on a pache a leddasing
Daddy said I want leave it again
Fordsasword hen
On a beach a wether sand
gansay Iwanda live it agan

One ear lei it
onawastaonaware!
Et nicole n'a assez and
nana wassaw dan i call out again

And the reason underneath her calm I know
I said I know what I wear Is the boxer or the hat

Hey canyou see them
on the florr but they don't wave
See them round the runway
and i know and i know I don't wanna stay (on comprend presque le refrain..)


STIE QU'EST BONNE!

La tivi de ce soir

Je zappais tantôt (après avoir vu LE PIANISTE pour la première fois de ma vie...)

j'tombe sur une image de gars couché sur une civière!

Yé! Une mes émissions favorites...

quand le monsieur a coupé le gros orteil gauche du patient, à frette, avec une pince, je me suis dit:

"Ah, c'est pas Scrubs..."

retour sur NUCLÉAIRE

J'ai écouté (mais pas assez souvent à mon goût) Nucléaire, le plsu récent de Perreau.


Premières impressions:

c'est bon, mais ça manque de fini, de touffu....les chansons vont pas aussi loin qu'elles le pourraient...et ça tangue dangereusement vers le poème en chanson...au lieu de la chanson poétisée...

mais j'aime ça....

beaucoup....c'est plus sec, plus urgent que western romance...

j'viens de m'procurer X & Y (comme tout le monde) le cd des STARS et celui des STILLS....j'vais sûrement écouter ça dans le bazou en allant chez Daniel côté musique jeudi matin :O)

jeudi 2 juin 2005

Bilan de mon contrat....

Mariage: presque payé en entier

nouveau iMac: payé

iPod de cath pour sa fin de DEC: payé itou

Santé mentale et physique: sérieusement hypothéquées!



va falloir respecter les deadlines des clients et les exigences du travail si j'veux faire ma vie de ça...

j'suis pas fait pour les travaux à longs termes...J'suis excellent dans l'immédiat...dans ce qui s'passe là...comme les événements spéciaux...

shit que j'aimais ça...

j'vais commencer à faire de la prospection tranquillement pas vite...monter des concepts, vendre des événements, les coordonner...

ouin...

mais la détection, c'est payant ;O) pis ça mène à la direction de plateau, dans quelques années...