lundi 17 septembre 2007

La dame de la gare

Elle manipule sa cigarette comme si chaque mouvement était une étape cruciale d'un rituel immuable. Le tube blanc pincé entre l'index et le majeur, elle le porte à sa bouche, tout juste après une gorgée de café fumant.

Elle aspire une bouffée de fumée, ferme les yeux un instant en gardant la cigarette entre ses lèvres. Elle la reprendre entre le pouce et l'index, le bout encore rouge au creux de sa main, comme le faisaient les hommes dans les années 70.

En expirant la fumée, elle tourne la cigarette dans sa main, pour la replacer entre l'index et le majeur. Et le manège recommence, jusqu'à ce que le train arrive.

Même quand elle n'a pas de cigarette allumée aux doigts, elle sent la fumée. Je suis certain qu'elle en exhale constamment.

Elle ressemble à une cigarette. À un mégot en fait.