mercredi 21 octobre 2009

les mots perdus

Les mots me reviennent, ceux qui étaient partis y'a quelques temps, ceux qui disent, ceux qui frappent, les mots-météores.

Vous l'savez pourquoi y reviennent, j'ai pas besoin de vous l'écrire.

Pendant que les mots pleuvaient de mes doigts dans le métro, je checkais un p'tit couple du coin de l'oeil. Jeune vingtaine, mariés, le gars s'occupait de sa femme: elle avait l'air de pas filer. Tout ça pendant que Moffatt me chantait qu'elle nous voit bien dans rien (c'est ça l'amour, j'le sais...bien dans rien).

Juste au moment où Marin allait chanter "la vie sans toi, j'en veux pas", la fille a vomi. Par terre, sur son chum, sur elle. J'ai fouillé dans mon sac à dos pour sortir les napkins vertes (oui, j'avais des napkins vertes dans mon sac à dos). J'ai lu le "merci" sur ses lèvres juste avant de sortir à Pie-IX.

Comme il faisait beau (j'trouve qu'il fait beau le soir, quand il pleut un peu pis que la rue est mouillée-luisante), j'ai décidé de marcher, la musique dans l'fond du coco. C'est toujours bon, ces moments de liberté-là.

Après Marin, j'suis tombé sur Superstition. J'marchais su'l beat, des grands pas, les épaules qui roulent, pis j'me sentais king solide. King parce que j'me sens plus gros, parce que j'me sens normal, parce que je me sens ben. Juste ben. Tout l'temps ben. King parce que j'tiens la vie dans mes mains, parce que j'ai de la musique dins oreilles, d'la testo plein les couilles pis du bonheur en caisse de 24.

PIs j'me sentais p'tit aussi, p'tit du chemin qui m'reste, pas juste pour le corps, mais pour la tete aussi, pour "etre le meilleur homme que je puisse etre" dixit le père de Frisou. Pis parce que c'est Stevie, crisse! C'était géant sa musique dans les seventies!

PIs c'est là que l'coup de poing est arrivé. Juste après ce qui aurait été mon loft, au coin d'Ontario. J'suis content que le projet soit tombé à l'eau: j's'rais pas qui j'suis aujourd'hui si je m'étais encabané. Non, pas vis-à-vis le loft, 2-3 maisons après.

C'est "Le Phalène" qui m'a raccompagné jusque chez-nous. C'te bébitte à lumière qui veut toucher c'qu'y'a de plus beau, mais qui a peur encore de s'bruler, qui ose pas aller vers "le feu qui décapite". Crisse, j'ai pus de circonflexe...

Pis sur Lafontaine, devant la p'tite maison multicolore, j'avais envie de m'asseoir sur le bord du trottoir, de regarder la nuit sur repeat pendant que Martin Léon m'emplissait de sa musique pis d'ses mots, un peu comme ceux qui me r'viennent.

J'suis rentré dans l'appart, j'ai flatté Moe, fou comme d'la marde (lui, pas moi) pis j'suis v'nu vous taper ça.

Pis Ju, j'espère que t'as raison pour c'que tu m'as dit c't'été. J'espère ben...Parce qu'y'est temps-là.

Y'est temps.

Mais au moins, j'ai r'trouvé mes mots.

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