J'ai vraiment envie d'en manger, de m'en empiffrer. Le problème, c'est que le cook est parti. Morte, depuis bientôt trois mois. Ça passe vite trois mois, on l'oublie presque. On parle moins souvent d'elle, et quand on l'fait, c'est au passé. Mais elle est encore là, dans nos vies, dans nos mains, dans nos manières d'être.
J'hésite un peu à demander à ma mère de faire les recettes de Mémé. De un parce que ce sont des maudits gros souliers à chausser, de deux parce que je suis certains que ma mère pleurera comme une madeleine dès que j'aborderai le sujet. Mémé et la bouffe, c'est indissociable. Mémé, le sucre à la crème et la soupe au riz, c'est siamois.
J'ai envie qu'elle en fasse, mais pas pour manger la bouffe de Mémé. J'veux qu'elle fasse ses recettes à elle, que ça goûte comme les soupers du dimanche soir, mais pas exactement la même chose. J'veux que ça goûte aussi la maison de mes parents.
J'ai demandé à papa si maman se remettait de la mort de Mémé, et mon père, monsieur pas d'émotions, m'a dit avec un sanglot étouffé dans la voix: "on s'remet jamais de la mort de sa mère".
Aujourd'hui, avec les familles recomposées, les enfants avec 7 parents, les parents avec 1/3 d'enfants, on devient orphelin bien vite. Et moi, ça m'fout la trouille, parce que des frères et des soeurs, j'en ai pas pour partager la vie de mes parents.
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