mercredi 8 avril 2009

Y'a des soirs...

Y'a des soirs où même Ray Lamontagne me semble upbeat, où même Damien Rice m'énarve avec son bonheur.

Des heures étouffées, des plaintes assourdies par le gras, des minutes vides auxquels les accords mineurs qui résonnent sous mes doigts ne rendent pas justice.

Durant ces moments, y'a toujours l'étincelle, toujours.

Savez, c't'étincelle que j'ai? Que vous enviez des fois? Ben, elle s'éteint jamais.

Mais y'a des soirs où elle brille moins fort.

Parce que je pense à l'amour qui me fuit. Ou que je fuis. C'te maudit amour graissé comme un cochon, qui me nargue à deux pieds la face. "Tu me pogneras jamais!" qu'il me dit.

"C'est pas vrai!" que je réponds. " J't'ai déjà pogné, mon salaud! Pis solide à part de ça!" PIs là. il sourit en coin...

C'est vrai, je l'ai déjà pogné. Souvent même. Mais il me glisse entre les doigts. Toujours. Peut-être parce que je le tiens trop fort, je sais pas.

Dis-toi une chose, l'amour: à un moment donné, tu t'en apercevras pas, pis moi non plus, mais tu vas t'coller su moé, de ton propre chef.

J'vais être au parc, ou à l'épicerie, ou ailleurs, mais avec elle. Pis ça va être niaiseux, ben niaiseux. Elle va me regarder, me sourire. Je vais faire pareil, j'suis pas ben bon avec les mots dans ces moments-là. Ça va durer 2 secondes, peut-être un peu plus. Mais on va l'savoir toué deux. Pis tu vas venir nous rejoindre, ben tranquille.

C'te fois-là, j'te serrerai pas, j't'attacherai pas, j'aurai pas peur de toi. J'vais t'laisser t'installer entre moé pis elle, à ton aise. PIs j'vais t'laisser t'pointer l'bout du nez quand tu voudras, quand on va rire, quand on va brailler, quand elle va me dire "laisse-moi t'aimer" avec ses yeux pis ses mains, quand on va lire La Presse dans l'salon l'samedi matin avec Alex Cuba dans l'système de son, quand on va faire des nowheres en char, quand on va s'aimer tard le samedi soir ou de bonne heure le dimanche matin, dans toutte tsé.

Pis quand j'vais te voir pour vrai, je me sauverai pas. Non. Même que j'vas relire ces mots-là pis j'vais me trouver drôle. "Maudit que t'étais peureux pis que tu comprenais rien Mailloux" que j'vais m'dire. Pis j'vais avoir raison tsé.

Mais ces temps-ci, y'a des soirs où je trouve Ray Lamontagne trop upbeat pour moi...

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