À cet(te) inconnu(e)...
Faisions-nous partie d'un cercle d'amis très près les uns des autres?
Vous ai-je déjà entretenu en long et en large sur la théorie du baloney?
Dessinez-vous des grenouilles?
J'ai trop d'idées en tête, pas assez de clarté dans ma nuit, j'aurais besoin de lucioles ou à tout le moins d'une mouche à feu...ah, c'est la même bébitte...
Au fait...comment nomme-t'on une laideronne pyromane?
une moche à feu
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Avant de répondre à tes questions, je tiens à te faire savoir que j'ai moi-même dû faire enquête pour vérifier ton identité. Je connaissais un Mailloux du Cap-de-la-Madeleine, mais pas de Montréal. Imagine si je devais te dire après tout ça «Désolé. Il y a eu erreur sur la personne. Le Frédéric que je cherche est un pinson qui travaille comme concierge dans un couvent de frères des écoles chrétiennes.» Heureusement, je suis tombé sur une photo de Vertige.
Maintenant, je te dirai que nous étions un petit groupe assez rapproché. Nous essayions tout de même de ne pas se trouver à moins d'un pied, question d'hygiène.
Quant à la théorie du baloney, je ne sais pas. Si je devais me souvenir de toutes les inepties de l'époque, je n'aurais même plus de place dans mon cerveau pour apprendre par coeur le nom de ma blonde. (Tu peux maintenant éliminer de ta liste de possibilités sur mon identité «femme hétérosexuelle»)
Je ne dessine pas de grenouilles, que l'on parle de batraciens ou de petites graines.
J'ai envie de te raconter une petite histoire. Comme je sais que tu aimes le basketball, ce sera une histoire de lutte.
André est un lutteur professionnel. C'est ce qu'il a toujours rêvé de faire comme métier. D'abord pour tapocher du monde, mais aussi pour porter publiquement le costume de Crampe que lui a amoureusement confectionné sa copine, Marianne X.
Elle était venue assister à son dernier match, il la voyait assise au fond de la salle. C'était un match important, d'habitude il ne l'amenais jamais. André, coin droit, affrontait Big Black Papa, coin gauche. Il avait toujours perdu contre cet adversaire. Son halène de tabac à pipe le déconcentrait.
Cette fois, il ne devait pas perdre. Il avait promis à Marianne X qu'il l'inviterait au cocktail du vainqueur. Elle lui a répondu qu'elle irait de toute manière. C'est donc avec l'image de sa blonde dans les bras de Big Black Papa qu'il est monté sur le ring. Il se disait: «je vaincrai et les gens Sauron que je suis le Seigneur du Ring» (Bon, c'est facile, mais c'était ça ou je ploggais le Ring-e-ling de Bing)
Toujours est-il qu'André réussit à battre Big Black Papa. Il perdit ses dents mes pas sa blonde. Aux journalistes, il déclara: «V'voudrais dire merffi à ma blonde, f'est grâffe à elle fi v'ai gagné. Cé une déeffe!»
Et l'histoire se termine bien puisqu'ils sont allé au cocktail où le champagne a coulé à flot dans une abondance de biscuits Ritz à toute sorte de chose et de crevettes en couronne et d'espèces de p'tits-pains-en-triangle-que-c'est-pas-des-sandwichs-qu'on-dirait-des-chaussons-aux-pommes-mais-qu'y-a-pas-de-pommes-dedans-pis-qu'ça-goutte-drôle.
Bon! Cette histoire n'est pas tout a fait réussie, mais je me suis imposé un handicap. Essaye jamais ça. Ça fait mal en chien de se couper une jambe.
Verne Troyer
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