vendredi 2 décembre 2005

C'était février

C'était février, le mois de l'amour, mais pour moi, c'était le mois le plus froid. Après le père nowel, et juste avant le lapin de pâque, Cupidon m'avait oublié. Encore une fois.

Son nom, c'est Jeanne. Elle s'occupe du p'tit café à l'université. À toutes les pauses, j'cours aller me chercher un mokaccino, même si la salle de cours est à l'opposé dans le pavillon. C'est que Jeanne fait les meilleurs mokaccinos au monde. On repassera pour l'objectivité.

Je ne sais même plus ce que je préfère: ses cheveux, ses mains, son sourire, ses pomettes qui tressaillement quand j'ose une blague, ses seins, ses cheveux...Ou l'anticipation de la voir, mon coeur qui bat de plus en plus fort plus j'approche de son odeur. Elle sent la vanille.

Lundi, 234 pas.

Mardi, 271 pas.

Mercredi, 418 le matin et 349 l'après-midi

Jeudi, j'ai congé de cours

Vendredi, 234 (c'est le deuxième bloc de mon cours du lundi)

Chaque fois, j'ai le temps de préparer mes mots, de rejouer la scène dans ma tête. Je l'invite chez-moi pour prendre un café que JE lui prépare. Elle rit. Elle sourit à pleine dents. Et elle sent la vanille. Mais de plus près. Et elle goûte bon la vanille.

C'est aujourd'hui la st-valentin. Cupidon est avec moi, je le sens! mes pas sont plus légers et plus rapides à la fois. Je cours vers Jeanne, mon discours sur le bout de la langue, le reste de mon être sur le bout des orteils.

Je commande mon mokaccino, comme à l'habitude. Elle me le prépare en parlant de tout et de rien. Je prends le gobelet, tends la monnaie. Elle ouvre la main pour la recevoir. J'en profite pour effleurer sa peau.

- T'as vu ma bague? Qu'elle dit en triant la monnaie pour le tiroir-caisse.
- Non, montre.

Elle me présente sa main gauche. Une bague brille à l'annulaire.

-Mon chum m'a demandée en mariage à matin!
- c'est donc ben cool! J'feins l'intérêt...

Le temps passe. Je prends une gorgée de café.

-Euh, Jeanne, j'voulais te dire...Y'a un café qui va ouvrir dans l'université, pis comme les pauses sont courtes, j'pense que j'vais aller là astheure...
-T'es pas l'premier qui me dit ça...C'est plate, j'pourrai plus rire de tes jokes!
- Peut-être qu'on va s'recroiser...
- Oui, peut-être...

C'était février.

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