lundi 19 décembre 2005

un essai.. un chapitre

- 14 -

Tu me regardes et souris. On dirait qu’il n’y a que nous dans le salon. T’as de belles jambes. Tu masses ma cuisse; je pétris doucement ta nuque. Tu fermes les yeux et apprécies. Un petit mmmm s’échappe de ta bouche. Je me laisse glisser dans cette douceur moelleuse.

On quitte le groupe subrepticement. On se retrouve seuls, dans ma chambre. J’ai sûrement un peu aidé le hasard. La lumière de la veilleuse lèche le mur sans nous assaillir les yeux: intime, mais pas intimidant. Nos corps se moulent. J’ai peine à croire que t’es présente, mais oui, t’es bel et bien là, dans mes bras.

Je palpe et dans ton cou je perçois ton pouls sous ma bouche. Tu sens bon. Tes mains me prennent d’assaut; on danse sans bouger. Des murmures nous parviennent du reste de l’appart’ mais je n’entends que ta respiration. Tes cheveux glissent entre mes doigts. C’est ça que ça goûte le bonheur?

T’en as assez des mes mains sur tes hanches; tu les guides vers d’autres hâvres. Je reste un peu surpris. Un long baiser m’aurait suffi ce soir. On ne s’aime même pas. Du moins pas encore, peut-être jamais. Je sens que tu n’es pas prête à ça et je ne cherche pas le grand amour, pas encore. C’est juste doux, cette connivence instantanée.

Quand tu me touches, je me sens beau. Je le garde pour moi, c’est superflu pour toi de le savoir. Je ne veux pas gâcher le moment. Tu touches bien, tu goûtes bon, t’es belle. Je ne te le dis pas; beaucoup avant moi l’ont fait, je suis certain. Je te regarde et tu comprends. Je t’embrasse. Pour un instant, y’a plus rien autour de nous. Pas de musique, pas de fumée, rien. Toi. Moi. Nous. Nos langues qui se taquinent, nos mains qui tracent des chemins sur nos corps. Trop vite ce débroussaillage s’arrête. Je suis triste et heureux à la fois. Tu es gênée, pudique pour être précis. C’est ce que tu me dis en rougissant. On est comme des amants qui se cachent des mots d’amour, qui s’inventent des petits secrets.


Tes yeux sont incomparables. Deux soleils qui montent la garde, qui défient la nuit. Tu prends ma main et on quitte ma chambre.

Tu me diras plus tard que tu gardes un souvenir inoubliable de cette nuit. Tu souriras en me le disant, des pépites dans les yeux. Je le prendrai. Je te regarderai avec un sourire en coin en te répétant la même chose. Seuls toi et moi savons de quoi nous parlons.

Quand je mourrai et défilera devant moi le film de ma vie, j’aimerais que ces instants passent au ralenti. Ceux qui seront à mes côtés verront les commissures de mes lèvres retrousser. Je mourrai heureux.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Wow!
Quel talent! À quand le livre complet? J'achète tout de suite, t'es vraiment bon pour écrire, c'est sérieux et touchant avec une pointe d'humour, on peut se créer des images sans avoir un surplus de passages descriptifs ou bien se mettre à la place des personnages... Je répète, c'est SUPER!