jeudi 27 novembre 2008

L'attaque surprise

La tuerie de Virginia Tech ne date que de quelques jours et le moral est bas au boulot.

Les nouvelles sont moches, les chefs de section n'ont pas le coeur à la fête.

Fred P. et moi sommes dans notre bureau, à déconner...euh...travailler, comme d'habitude.

Je joue avec un grand sac en papier. Je le gonfle, le dégonfle, le froisse. Je regarde Fred...

''Prends ta caméra man, on va faire une bonne joke aux éditeurs de contenu....''

On sort du bureau sans faire de bruit. Fred filme pendant que je regarde dans le trou dans la porte (il n'y a pas et il n'y aura jamais de poignée sur cette satanée porte).

Tout est calme. J'ouvre doucement la porte, pour ne pas faire de bruit et ainsi avorter notre mission.

Personne ne peut me voir car les bureaux font tous face aux murs. J'avance presque au milieu de la pièce, mon gros sac bien gonflé en main.

D'un large mouvement, je fais toucher le fond du sac à la paume de ma main libre...

POW!

Cris.

Daphnée, la française coordonatrice nous regarde, des dards dans les yeux: ''Mais qu'est-ce que vous êtes cons!''.

Nous, on s'bidonne.

Avant de quitter le local je dis: ''si j'avais été un tireur fou, vous seriez tous morts!''.

Pendant une semaine, j'avais des yeux tout le tour de la tête.

Pas pour débusquer un tireur potentiel, non. Que pour bien voir venir les collègues et la revanche au goût douceâtre pour eux, amer pour moi...

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