dimanche 29 mai 2005

chère maman...

Comme je m'ennuyais de toi, j'ai décidé de t'écrire une lettre...

En fait, ce n'est pas seulement parce que ta présence me manque que je t'écris, non, mais parce que j'ai besoin de tes conseils après ne pas avoir suivis ceux de papa.

Tu connais maman, ma conscience environnementale, mon ardent désir de propreté et ma prédisposition à imiter les plus grands jardiniers de tous les temps...J'ai encore une fois voulu mettre mon zèle, mes talents et mon temps au service de la société, plus précisément de mon quartier.

Tu te rappelles, maman, cette haie difforme et ebouriffée qui jalonne la ruelle? Eh bien, pas plus tard que ce matin, j'ai entrepris de la tailler. Les sécateurs d'une autre époque (venant de l'héritage de grand-papa) n'étant pas de taille à affronter les branches rebelles, je me suis résigné à me procurer une, comment les indigènes nomment cet engin déjà...oui...une chain-saw.

Personne ne m'a dit, maman, que le maniement de la chain saw, et son comportement, diffèrent ÉNORMÉMENT de ceux du sécateur...Habituellement, lorsque le sécateur reste coincé dans une branche qui se rebiffe, je le dégage d'un habile mouvement du poignet. J'ai voulu faire de même avec la chain saw et elle m'a remercié en envoyant valser ma main droite quelques mètres plus loin, sur le terrain du voisin. Son chien, joueur de tours, l'a ramassée. J'avais beau lui crier de me ramener la main, il n'en faisait qu'à sa tête...De deux choses l'une, chère mère: c'est un cabot cabotin qui ne pense qu'à jouer OU son maître ne lui a appris que donne la patte...pas donne la main. Au bout de quelques manoeuvres subtiles, qui démontre que l'esprit canin n'est pas aussi évolué que celui de l'être humain, j'ai pu récupérer mon bien, quelque peu amoché. Le chien est parti en gémissant...C'est que maman, j'ai utilisé la même méthode que Descartes pour prouver qu'un chien n'a pas d'âme....

Je retourne à ma chain saw toujours vrombissante, la main dans la main et, sous le coup de la colère, je lui envoie également un coup de pied. je ne savais pas que les chain saw, tout comme les chiens, mordaient. Férocement d'ailleurs...Au moins, mon pied est resté attaché à mon corps, maman.

C'est là qu'on est rendu. J'ai réussi tant bien que mal à rentrer dans la maison, non sans avoir lancé la chain saw vers un groupe d'enfants médusés devant un si beau cadeau...leurs cris de joie qui me parvenaient aux oreilles tandis que je marchais vers la maison me remplissaient de joie...Tu aurais du les entendre, maman...AAAAAAAAAAAAHHHH MON BRAS!!!! AAAAAAAAAAAHHHHHH

je sais faire le bien maman...mais là, j'ai besoin de tes conseils...

Ces hémorragies commencent à me déranger fortement maman...comment faire pour nettoyer tout ce sang qui macule les meubles, les planchers et le clavier d'une blancheur irréprochable de mon iMac??? et quels points de couture devrais-je utiliser pour recoudre mes membres sanguinolents??? la machine à coudre de tante Berthe pourrait-elle être utile dans ce cas-ci?

réponds-moi vite maman, j'ai hâte d'arrêter de saigner...

2 commentaires:

Anonyme a dit...

réduits tes aaaaaaaah ... ca fait chier ton menu sur ton blog :p

tu auras été averti!

un ami qui vous veut du bien :p

Frédéric a dit...

ouin, mais l'effet est moins saisissant ;O)