La Comeau

J'ai étudié (utilisé dans le sens large du terme) un an à québec.

Jeune, pimpant, sorti du secondaire avec une année d'avance, je marchais à grands pas de le monde des jeunes adultes. Tous avaient au moins un an de plus que moi, et la plupart n'avaient pas passé 4 ans dans un collège privé de gars.

Première journée: y'a des filles partout...Des filles...non...des feeeeeeeeeeeemmes! Des étudiantes en mode! En arts plastiques! En sciences! WOW!

Le jeudi arrive, y'a des gars de la résidence qui jasent dans le hall d'entrée.

- Eille, Fred, on s'en va à La Comeau, tu viens?

La Comeau..? mais qu'est-ce? Un bar de danseuses? Un lieu de perdition? Un débit de boissons clandestin?

Avide de nouvelles expériences (et riche de mes gains au Between...80$ en 5, 10 et 25 cents!) je suis, comme un épagneul un peu épais, mes nouveaux amis.

On marche pendant 15 minutes, pour retrouver des filles et des gars des résidences de notre cégep, d'autres étudiants du cégep voisin. Y'a un gars qui joue wild world, entouré de filles, mais aucune trace de La Comeau....je commence à avoir des doutes...

C'est un terrain vague, un genre de parc pas de parc. De la gravelle, du gazon et de la bière...

Luc, un gars qui connaît la vie, dis:

- Bon, j'vais acheter de la bière...

Et il traverse la rue...Descend quelques marches et entre dans La Comeau...

Qui s'écrit l'Accomodation, ou pour les paresseux. L'accomo...

à québec, c'est comme ça qu'ils appellent les dépanneurs.

Je suis descendu moi aussi, j'ai pris trois bouteilles brunes et je suis ressorti, fier de ne pas m'être fait carté.

Depuis ce temps-là, je me méfie des gens qui veulent m'emmener dans un endroit au nom inconnu...