mercredi 23 mars 2005

De belles choses

J'ai un peu voyagé...pas assez à mon goût par contre. J'observe autour de moi et j'vois, j'Absorbe mon environnement.

J'ai plein de souvenirs qui font que, si je devenais aveugle demain matin, j'pourrais m'passer des films en n'en plus finir dans ma tête. Je sais, ce serait bête de faire ça, de ne pas accepter ma condition, de ne pas développer mes autres sens. Ok, je le ferais seulement avant de m'endormir, à l'instant où je sens mon corps basculer d'un état à l'autre. Et j'ramènerais ces souvenirs...

- Ma barbotte dans son seau dans ma brouette. Toutes les nuances de brun réunies ;O)

- Une autoroute au Mexique. Tout le monde dort dans l'autobus, enfin, presque tout le monde. Je suis éveillé et heureusement, le chauffeur aussi. Un gaillard ventru et moustachu qui me parle en espagnol. Je réponds du mieux que je peux, mais le silence occupe plus de place que nos mots. Une cassette tourne dans le lecteur. SA chanson joue. Il me regarde, lâche le volant et danse en me disant: Bailar, bailar! Il rie, mais pas trop fort: les passagers dorment. Je lui souris. Je suis assis sur le strapontin qui se déplie dans l'escalier de l'autobus. On est à traverser un désert. 24 heures de route, entre mexico et chihuahua. Au loin, les montagnes, de chaque côté, du sable, et dans le ciel, un soleil rose.

peu à peu, la lumière inonde chaque parcelle de sable. On baigne dans un aura rosé. C'est lumineux et doux à la fois. Je m'endors parce que je n'ai pas dormi de la nuit, les yeux ecarquillés devant cet environnement nouveau. Je cogne des clous et passe près de tomber dans l'escalier. Le chauffeur me parle, je ne comprends rien. La fatigue gagne son combat. Je me lève, replie le siège et retourne à ma place. Je me colle le nez à la fenêtre et j'm'endors au levant, en plein milieu du désert.

- ça fait quelques heures que je marche. Je suis le chemin des Hâleurs, qui relie la petite ville de Lannion, en bretagne, à la mer. Les bateaux devaient se faire tirer par des cheveaux pour négocier les méandres de la petite rivière, sinon ils risquaient de s'échouer. Je gravis une pente abrupte, parce que le chemin disparaît et que je devine une route en haut de la côte. Je parviens à la route et je continue ma marche en direction de la mer. C'est en dénivellation, mais j'suis fait fort. J'arrive en haut, où y'a une place, entourée de belles maisons bourgeoises. Je vais au bout de cette petite place. En contrebas, y'a une baie qui s'élargie pour devenir la mer. Je prends des photos dans ma tête.

- J'suis à quiberon, un village sur une presqu'île. Il a plu toute la journée, ce qui m'a obligé à rester à l'intérieur. J'viens à peine de souper, j'ai des fourmis dans les jambes. Je me promène et naturellement, j'me retrouve sur la plage. PAs une plage de touriste, non. Une plage de sable compacté, pleine de roches saillantes, où nos pas laissent des empreintes nettes. Je saute de roche en roche, en m'avançant dans la mer. J'ai un but: un gros rocher solitaire à quelques dizaines de mètres de la rive. Les vagues sont quand même grosses, mais pas assez pour recouvrir les rochers. c'est comme un jeu de marelle marin. J'arrive au gros rocher, où y'a assez d'place pour 5-6 personnes assises. J'm'écrase sur le bout de ce rocher. Un peu plus loin, les vagues sont encore qu'une houle, persistante certes, mais une houle. Un vieux rafiot avance péniblement sur l'eau. à part cet incongruité, y'a que de l'eau et des rochers dans mon champ de vision. à l'horizon, la mer et le ciel se fondent. Je plisse les yeux, rien à faire. Ma vision ne porte pas à des milliers de kilomètres. je ne vois pas le québec. ça fait une semaine que je suis en france et je me rends compte que je suis loin de chez moi. ça dure 2 secondes et je retourne à ma contemplation.

- j'sonne à la porte. Oui, je l'ai vue en photos, mais là, on s'rencontre. Le téléphone sonne, j'entends des pas, la porte s'ouvre "rentre, rentre, ce sera pas long." pendant qu'elle parle, je la détaille. Cheveux bruns foncés avec des reflets roux, un visage infiniment mignon, bien roulée, des lunettes comme j'aime, un sourire d'enfer et surtout, des yeux qui pétillent.

je me dis "bon ben, mon homme, tu viens de te faire une amie, parce que no way que cette fille-là va vouloir de toi!"

quelques heures plus tard, nous regardons les étoiles filantes, sur le bord d'un lac. Enfin, elle, pas moi. J'suis trop occupé à la regarder elle. Je suis revenu chez-nous à 6h du matin, je travaillais à 7h. J'étais fatigué et pas fatigué en même temps.

Son sourire. Si j'étais aveugle, c'est ce qui me manquerait l'plus. Mais j'aurais encore son odeur, sa peau et sa voix.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

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