mardi 29 mars 2005

La petite (grosse...elle a mangé trop de blé dans le train) La GROSSE bête poilue

résumé: un hamster doté d'aptitudes physiques surhumaines (il nage! il court! il fait des karate chops!) s'est enfui des griffes du méchant DOC MAILLOUX qui voulait le castrer. Il a fait tourner la Grande Roue de la Ronde, est toujours sans nouvelles de sa presque pitoune (pour l'instant, même qu'il s'en contrefiche). Il vient de bouffer la moitié du contenu d'un wagon de blé ( ou de maïs, je ne m'en souviens plus pis c'est pas important) et il roule dans la nuit avec le Vagabond comme unique compagnon. Le tsunami nouveau ne l'affecte pas pantoute. Je tiens à préciser que cette histoire a commencé par un reportage de la mutuelle d'Omaha et que le vieux monsieur fumait du crack. du...crack...DU CRAAAAAACK!

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Sous-titre: L'enfer et le calvaire de Rosaire sur le chemin de fer. (parce que ça fait beau et qu'il faut faire travailler les sous-titreurs)

* Une masse poilue et presqu'inerte occupe beaucoup plus d'espace qu'elle ne devrait dans le wagon de marchandise qui file dans la nuit. Un chien, à l'air penaud et un peu tarla, regarde les poils monter et redescendre au rythme de la respiration difficile du rongeur. Une petite musique quétaine joue en background. Je veux des sons de criquets. TRES IMPORTANT qu'il y aie des sons de criquets, ok!*

VAGABOND: Voyons Rosaire, t'as mangé comme un humain!
ROSAIRE: Ouin pis, je mange mes émotions, et j'en ai beaucoup d'émotions en ce moment...
VAGABOND: Je sais, je sais: le bar, les rats, la dérive, le studio de télé, le doc, cité 2000, le fleuve, les gardes, la roue, les hélicos...Mais c'est pas une raison de te détruire, ça.
ROSAIRE: Lâche-moi avec ton optimisme de Dollorama! J'suis heureux de manger comme ça. J'vais me faire respecter maintenant.
VAGABOND: Mais tu sais, le respect ne passe pas par l'apparence physique, rosaire. Il passe par la confiance que tu dégages et le respect que tu te portes à toi-même. Les gens auront de la diffculté à respecter un gros crisse de hamster obèse! Regarde! Même moi, symbole et modèle de la perfection canine, je suis trash avec toi.
ROSAIRE: FUCK YOU le demeuré! C'est juste parce que le golden retriever était malade la journée de l'audition que t'as eu le rôle! Lassie, c'est un prix Nobel de physique à côté de toi.
VAGABOND: Rosaire! Tu n'as pas à me lancer des insultes parce que tu ne t'aimes pas! On est à peine en Ontario que t'as mangé presque toutes nos réserves. Qu'est-ce qu'on va faire pour traverser l'ALSAMA...ou, vu notre direction, l'AMASLA???
ROSAIRE: Ta gueule! Je me suis mis des réserves dans les bajoues! Tu penses que j'imites Louis Armstrong...
VAGABOND: - pleurer-
ROSAIRE: Quessé qu'ya? (ton bourru)
VAGABOND: - sanglote - Rien...
ROSAIRE: Enweye!
VAGABOND: C'est que...Louis...Armstrong...ça me rappelle..Quand Benji a fait son coming out...Il chantait ça tout le temps...I see trees of green...sky of blue...Pis un moment donné...il est mort!
ROSAIRE: Mort...mort?
VAGABOND: Oui...il s'est...(votre choix, anyway, ça influence pas l'histoire...)
a) fait frapper par un gros SUV dans Rosemont.
b) fait battre et bouffer par des Dobermans caninhomophobes (ouf!)
c) tuer, peler et accessoriser par une fofolle du Village (lire - il est devenu une sacoche)

ROSAIRE: ben là....j'm'excuse. C'est pas une raison pour brailler...C'était comme une moppe!
VAGABOND: Eille chose! (ton qui monte) C'est pas parce que t'as vécu une déception amoureuse que t'es obligé de faire chier tout l'monde! Pis à part de ça, tu fais de la sublimation en le traitant de moppe!
ROSAIRE: Oussé tu t'en vas avec tes griffes sur le sofa? C'est pas ça pantoute! J'suis heureux gros comme je suis...
VAGABOND: Non, je le vois, quand tu me traites comme de la merde, quand tu ris de Benji, c'est de la médiatisation que tu fais!
ROSAIRE: oussé que tu vas chercher ça l'twit!
VAGABOND: J'ai lu tout Guy Corneau tu sauras! Pis ton alphabétisation, je le vois. Pis j'vais user de psychologie inversée pour te ramener sur le droit chemin...ou de la psychologie droite pour te faire dévier de tes déviances, ou de psychanalyse pour te retrouver en enfance...Oh, une queue! Elle est à qui la queue? Je vais t'attraper queue poilue! gnnnn...Tu vas vite grosse queue! (15 minutes passent...) Je t'aurai bien un jour, saleté!
Donc, ta sublimation de me dire que je ne suis pas bien parce que toi tu n'es pas bien, c'est pas correct
DOC MAILLOUX (oui, DOc mailloux s'était caché dans le train au départ de Montréal et vous l'aviez oublié parce que je suis un fin manipulateur d'intrigue...la chicane entre rosaire et le vagabond (ainsi que le délai entre les histoires) vous aura fait oublier sa présence! hahahahahahahah!)

DOC MAILLOUX DONC: ON DIT DE LA PROJECTION! Pas de la sublimation! Sublimer, c'est refouler ses pulsions par une autre activité! Comme péter la gueule à des gardes armés lorsqu'on a les blue balls!
ROSAIRE: Oui, c'est ça...NON! le barbu coupeur de couilles!
DOC MAILLOUX: (il clopine jusqu'au vagabond, le soulève et le lance par-dessus bord...)
VAGABOND: je dois poursuivre mon chemiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiin.
DOC: à nous deux, hamster de mes deux.
ROSAIRE: C'est pas parce que je suis gros que je ne te péterai pas la gueule...
DOC: On est en terrain neutre ici...Au coeur des prairies...Choisis les armes, petit, enfin, gros tas rongeur.
ROSAIRE (IN PETTO): shuriken? non. Sai? Non...Bo? Non...Blé...NON...Je sais...
DOC MAILLOUX (qui tape de la jambe de bois plus courte que l'autre...) Alors...?
ROSAIRE: On s'insultera...
DOC: Ok...tu dégaines le premier...
ROSAIRE: Couenne de lard...
DOC: amateur...à mon tour:amateur...
ROSAIRE: Pffff....Frecklé au quick!
DOC: Pipe à hasch de yuppie
ROSAIRE: tarte au kleenex
DOC: bajoues de cajun!
ROSAIRE: Éclopé salace
DOC: Rongeur édenté
ROSAIRE: Moumoute feuilletée!
DOC: petite queue raide!
ROSAIRE: Solarium défiguré
DOC: Bras de tyranosaure
ROSAIRE: espèce de....espèce de....BARBU!
DOC: NOOOOOOOOOON! tu gagnes! J'ai jamais voulu être barbu! Ce n'est que pour coller aux clichés récurrents des psychiatres barbus et un peu zinzins que j'ai décidé d'entretenir mes poils faciaux! Je préfère de loin être glabre comme un ventre de porc que d'avoir cet amas de follicules déverser leur merde capillaire au visage! Je rends les armes, valeureux petit rongeur. Va! poursuis ton chemin et trouve le bonheur. Peut-être t'attend-il dans la vallé de l'Okanagan, chez les Aidas, à l'entrepôt Nike ou tout simplement, sous un sapin de Douglas, près du PAcifique.

* Le doc mailloux ouvre la porte du wagon tout en parlant. Il se tient sur sa jambe de bois et par une main. Il balance son autre bras et sa jambe valide, son corps fouetté par le vent des Prairies.*

DOC: Va, soit heureux, tourne dans des films, rencontre une hamster asiatique à Vancouver...pars à la conquête de l'Amérique (comme Tzvetan Tedorov...(me semble que c'est ça, tedorov...)

SPLAT! Le train passe dans un tunnel...Le doc est pris en étau entre la paroi cimentée et le train. (je sais, un tunnel dans les prairies, mais c'est drôle bon!) Il crie. Fort. Très Fort!

DOC: AH! AH AH! JE SOUUUFFRE!

Rosaire, lui, mange du blé.

Le train sort du tunnel. Doc Mailloux s'affale au sol. Sa jambe valide, enfin, ce qui était sa jambe valide, pendouille, près de sa main, qui pendouille aussi. Il saigne. Pas abondamment, mais pas un ti-peu non plus. Rosaire le regarde, triste.

ROSAIRE: T'as gaspillé du blé en saignant d'ssus!

Rosaire roule jusqu'au doc, le pousse par la porte encore ouverte. Il la referme, parce que ça fait du bruit, un psychiatre émembré qui tombe sur le bord d'un chemin de fer. Satisfait du silence, il se roule en (grosse) boule en s'endort. Il traine. (c'est comme hiberner, mais dans un train). Il traine, sans savoir que les cheveux du Doc se sont empêtrés dans les roues du wagon de queue et qu'il suit, bien malgré lui, la destinée de Rosaire. C'est sûr, il est inconscient.

Le train fend la nuit et file à toute vitesse vers Vancouver. (lorsque ce train roule, c'est toujours la nuit, parce que j'aime écrire: fend la nuit)

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