Des fois, moins souvent qu'avant, je m'adonne à l'écriture automatique. Les aventures rocambolesques de Rosaire en sont un exemple presque parfait...ben euh...pas vraiment en fait, mais ça ressemble. Quand j'écris les péripéties de Rosaire, je n'ai aucune idée de ce qui s'en vient. J'écris et les imbécilités s'imposent d'elles-même.
Y'a quelques années, je me suis donné un objectif, qui en soit n'était pas difficile à atteindre: pendant 7 jours consécutifs, écrire. J'ai posé des balises bien définies: pas le droit de relire et decorriger, écrire tant que l'inspiration est là et finalement, chaque texte de la journée correspond à une division d'un tout, appelé "L'Octologue de l'immédiat". Pour la huitième et dernière partie, j'ai choisi des textes que j'avais écrits auparavant et qui s'inscrivaient bien dans la démarche artistique.
Le résultat est bien sûr inégal et semble décousu, mais il s'en dégage une ligne directrice assez forte, qui représente ce que je suis (pas ce que je projete ni ce que les autres pensent de moi) et ce que je vivais à cette période. C'est un exercice que je recommande à tous. Dans mon cas, ça donne une prose poétique à tendance jeux de mots et alitérations...Un exemple, que je fais de ce pas. (étant donnée ma propension à l'épanchement verbal, ça pourrait être long, parce que je n'arrête que lorsque la source est tarie et que les phrases tardent à me sortir des doigts.)
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L'apache de fin de saison
dans l'escalier en colimaçon
dans l'colimateur du percepteur et de l'impôt
gravit les échelons des échevelés
sans poser de questions
pas qu'il se surprenne de comprendre
les méandres d'un monde aquatique
hermétique de l'intérieur
sans câble ni reality-tivi
En détection de mouvements
qui guette les proies sur le trottoir salé
juxtaposition des éléments de la charte des droits et libertés
des hommes et des animaux
"Où es-tu?"
c'est la question qu'on s'pose
à chaque matin d'vant l'miroir
"Où vas-tu?" celle qui suit derechef
et on s'rase en diagonale
faut pas trop bien paraître, faut rester un p'tit peu sale
Le comble de l'amertume c'est de pas croire son instinct
quand il te dit que les loups ont encore faim
quand il te fait croire que t'as l'pied marin
pour naviguer sur les eaux troubles
et qu'en bout d'ligne, tu l'maudis ton instinct
pourtant, y t'l'avait dit.
reste pas là branché sans rien faire
Quand dehors y'a des tonnes cubiques d'air
dans ta tête aussi, des tonnes cubiques d'air
qui demandent juste à être chantés
ta partition à été rebiffée
les rondes remplacées par des doubles croches
y'a pus de silence au coeur de l'apache
que des staccatos troublés et des coups de hache
un tambour sourd percutant
des débours inquétants
une suite de cèdre
et un coutelas d'ivoire
un fromage de chèvre et deux billes noires
Une chance qu'y'a ses mers et ses baies
l'eau calme du printemps juste après les crûes
quand l'niveau est à son plus haut et chantent les engoulvents
la barque amarrée et la marée basse
des hâvres dont seul l'indien connaît les chemins
une proue qui fend l'eau et détourne l'écume
indigo et vert lime pour les intimes
un lite-brite show juste pour lui
le sauvage qui regarde les lumières et reste pantois
qui caresse la crinière et l'crie sur les toits
"Au diable les sbires de l'empire mal-léché
et les scribes qui veulent m'attacher
les harnais ne me feront plus jamais peur
les cordes qui m'attachent me mangeront jamais l'coeur
si demain le soleil oublie d'se lever
j'irai dans la clairière et j'en ferai brûler un
le mien
qui sera haut dans mon ciel
et juste dans ma tête
comme une neige au mois de mai
qui r'fait vivre mes tempêtes."
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c'est ça...pis j'assume le fait d'avoir transgressée une de lois que j'm'étaits données: pas écrire de poésie sur mon blog ;O)
Frédéric qui s'assume en s'mordant les lèvres :O)
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